La micro-crèche « Happili Les Ondines » accueille à Quimper les enfants de salariés aux frais de leurs entreprises qui voient là une bonne façon de fidéliser leurs collaborateurs, y compris des hommes, en réglant les problèmes de garde.
Vos futurs enfants intéressent votre employeur. Il est loin le temps où seul le mari allait travailler tandis que son épouse s’occupait à domicile des enfants, où le problème de garde d’enfant n’était pas aussi préoccupant, faute de place dans les crèches. Il faut, pour certains établissements, réserver quelques mois, voire quelques années, avant même la naissance de l’enfant. Plusieurs entreprises quimpéroises se sont penchées sur la question : dans le but de fidéliser leurs salariés, pères ou mères de famille, ou de recruter de jeunes parents, elles réservent des « berceaux » dans une micro-crèche baptisée « Happili Les Ondines ».
La micro-crèche privée implantée à Creac’h Gwen a une capacité d’accueil de 12 places pour des enfants âgés de deux mois à 4 ans, encadrés par quatre professionnels. Elle fait partie du groupe Léa et Léo, un ensemble mixte de crèches interentreprises et collectivités. « En 2077, deux pères de famille qui avaient des difficultés de garde sur Caen ont décidé de créer une crèche de 48 berceaux -on ne dit pas des places mais des berceaux – et ont proposé aux entreprises mutualistes leurs services, tout en faisant fonctionner la crèche. L’objectif était, et est toujours, de concilier vie familiale et vie professionnelle », explique Matthieu Ronné, représentant du groupe.
Le succès a été fulgurant et le groupe est actuellement à la tête d’une centaine de crèches en France. Les crèches sont aussi accessibles aux collectivités qui souhaitent augmenter le nombre de places pour leurs administrés. En parallèle, ont été créées des micro-crèches privées dont deux dans le Finistère, l’une à Quimper, zone de Creac’h Gwen, et l’autre à Pont L’Abbé. Les berceaux sont destinés aux entreprises quel que soit l’effectif et dans tous les secteurs d’activité.
« On veut conserver nos salariés »
L’entreprise Bellocq Paysage, dont le siège est à Ti Douar à Quimper, a ainsi réservé trois berceaux pour les enfants de ses salariés. Pierrick Bellocq, le dirigeant, a même anticipé sur les naissances, le premier berceau n’étant occupée qu’à partir de décembre. « J’emploie 105 personnes dont 95 % d’hommes, dont la moyenne d’âge a baissé avec des départs en retraite et l’embauche de jeunes. Après le Covid, beaucoup se sont questionnés sur leur manière de vivre, sur la famille. On a des problèmes de recrutement et nous voulons conserver nos salariés en trouvant des solutions. »
Les hommes s’occupant de plus en plus de leur famille, Pierrick Bellocq a mis en place des mesures pour les jeunes pères, notamment une prime de naissance et une demi-journée pour la rentrée scolaire. « On s’est aussi penché sur le problème de garde. Il y a beaucoup de bébés Bellocq qui arrivent dans les prochains mois. D’où notre intérêt pour cette micro-crèche à proximité de l’entreprise, qualitative et labellisée écolo-crèche. »
Trois berceaux ont donc été réservés pour les salariés de l’entreprise. Deux vont être occupés par des bébés en décembre et en avril tandis qu’une place est déjà occupée par une petite fille dans le cadre d’un accueil périscolaire. « On peut aussi avoir accès à ce qu’on appelle des mono-berceaux selon les disponibilités. C’est pour les urgences, des imprévus, comme la nounou malade. C’est une solution de dépannage », précise le responsable du groupe Léa et Léo.
Les réservations de berceaux ont un coût qui est entièrement pris en charge par l’entreprise. Vu le succès de ces réservations de berceaux auprès des salariés, soulagés d’avoir une solution de garde pour leur enfant né ou à naître, nul doute que ce fonctionnement va faire des émules dans d’autres entreprises.
